Il git sur son lit, enveloppé de l’aura des trois femmes qui se relayent auprès de lui. Il les entend avancer, refluer, trois vagues de détresse, échouées sur le fauteuil, la chaise blanche, la chaise grise. Elles s’interpellent à voix basse. Leurs murmures bruissent comme le souffle lointain des conques tapisse l’oreille. Il abandonne sa main à l’une puis à l’autre, perçoit l’effleurement des doigts, leur onde régulière, une légère houle qui le happe et l’apaise. Il rêve d’un ballet de sirènes, elles peuplent son regard creux dans ses orbites fatiguées. Il rêve de retourner dans le grand corps liquide. Il est prêt à embarquer. La femme-poisson l’a visité, c’est elle qu’il suivra dans l’ondulation de sa chevelure. C’est le moment. Il s’enfonce dans le fleuve. Il est heureux. Comme un saumon chevauché par une divinité.
Image © Marc Guerra, Des poissons et des femmes, ≠5
Nous poursuivons notre voyage dans l’univers Des poissons et des femmes entamé le 4 janvier et pour une année entière : sur une image de Marc Guerra, j’écris un texte et publie le tout chaque vendredi… jour du poisson !
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J’y compte bien !
magique! merci, cette histoire va bercer ma nuit te tiendrai au courant de mon reve demain!