Carnets d’Irlande [2000, ≠ 5]

[Cette année-là, en 2000, nous marchions sur les traces de 2 jeunes étudiantes qui en 1913 avaient parcouru l’Irlande dans le but de photographier le tournant du siècle pour le compte de Albert Kahn, fondateur des Archives de la planète. Notre but étant de reprendre à l’identique les clichés pris par Mesdemoiselles Mignon et Mespoulet, ici nommées M & M, dont nous ne pouvons reproduire la copie.]

Au monastère de Claregalway.

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Nous escaladons le mur qui sépare la route N18 du monastère et traversons le pré où paissent les vaches. M & M ont pris la photo quasiment au pied du bâtiment. Maintenant, il y a un cimetière devant. A l’époque, il ne devait y avoir que quelques tombes puisque nous en avons trouvé une qui datait de 1906. Le cimetière était à droite sur la photo, donc à l’Est. [Aujourd’hui, je me méfie de mes déductions intempestives, étant donné mes compétences en matière d’orientation…] On a aussi dû escalader le mur du cimetière pour entrer dans l’abbaye parce que tout était fermé. Quant au château, il ne vit plus une vieillesse paisible, mais sonore, parce que la nationale passe maintenant entre lui et l’abbaye. La petite maison à droite est toujours là, cachée par les arbres. Nous n’avons pas pu grimper en haut du mur pour aller le prendre de plus près.

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[Cette deuxième photo du château fortifié de Claregalway est proche de celle prise par M & M. Sur la prise de vue des demoiselles, une maison au toit à 2 pentes est attenante au château, sur la droite ; ici elle est cachée par la végétation. A l’arrière du château se trouvaient des bâtiments qui avaient disparu au moment de notre séjour.]

Sur la route de Headford à Claregalway, il nous semble reconnaître une chaumière [reproduite dans le livre des deux étudiantes] dans le village de Curendalla (??).

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[Sur l’original, on aperçoit le muret de pierre sèche, je me souviens de tous les repérages que nous avions faits pour nous persuader qu’il s’agissait bien de « l’endroit ». Il n’y a que la foi qui sauve… La chaumière fait partie d’un petit hameau de deux ou trois maisons, on aperçoit une femme et deux petits enfants dans l’herbe, deux vaches nous tournent le dos. Le reste du hameau est en ruine.]

Mais après discussion avec une habitante, nous restons perplexes. La dame nous renvoie vers Brother Connal qui s’intéresse à l’histoire locale et que nous rencontrerons à 15 h, à la sortie des classes, à l’école du village. Ce monsieur charmant est très intéressé par notre bouquin et notre projet, malheureusement il ne reconnaît pas non plus la maison, la topographie des lieux est différente. Mais il prend une photocopie de la photo pour interroger son entourage. Au passage, il nous fait part de ses propres recherches sur l’histoire locale, il a écrit un leaflet et contribué à d’autres (nous lui achetons). Il nous apprend que les villages dans le coin et à l’époque de M & M étaient plutôt des towns lands, maisons dispersées dans la lande ; il nous montre des photocopies de lettres manuscrites d’une Irlandaise émigrée en Australie, son propre album de timbres d’Europe et sa collection de photos « regarding wild flowers ».
Cet homme est surprenant ! Nous échangeons nos adresses, nous lui enverrons des timbres…

Nous filons sur Galway (ah ! le Brother nous a aussi dit qu’il y avait 240 enfants dans la Primary school du village, que les parents étaient pour ainsi dire une fois sur deux des gens qui travaillent à Galway, que certains encore sont fermiers mais ont une occupation à côté pour joindre les deux bouts). Bref, nous filons sur Galway et trouvons après bien des tours et un refus, un B&B kitsch mais sympa.

Le 26 mai, toujours, balade dans la ville qui nous effraie un peu et bières puis repas dans un pub/restaurant plein de coins, de recoins et d’étages, où s’enterre une vie de jeune fille et se rencontrent tous les gens des environs (de plus de 21 ans !).

 

Sur les traces de Mesdemoiselles Mignon et Mespoulet, agrégées, boursières d’Albert Kahn, membres titulaires de la Société autour du Monde, qui partirent en Irlande en 1913 et réalisèrent 73 clichés en couleur « pour Monsieur Kahn ».
(Titre du carnet de voyage écrit pour la circonstance du 17 mai au 2 juin 2000)

Cahiers et carnets – Des voyages – CI ≠ 5

 

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