J’ai erré dans les grandes profondeurs. Dans les eaux froides et obscures, j’ai déambulé.
J’ai croisé des êtres à la bouche démesurée, à l’estomac extensible, qui dévorent d’autres individus aussi volumineux qu’eux. J’ai considéré ma naïveté.
J’ai croisé des êtres aveugles, d’autres aux yeux hypertrophiés et globuleux qui cherchent la lumière. J’ai relativisé mon mal.
J’ai croisé des êtres photophores qui m’ont guidée sur cette route incertaine. Je les ai loués pour leur lumière.
Je me répète que je suis en vie, je réagis encore aux changements de mon environnement. Je ferai preuve de la même ténacité que la faune des grands fonds. Je cultiverai mon optimisme.
Dans la fosse abyssale où je me tiens encore, tu… Nous…
Texte : Marlen Sauvage
Image ©Marc Guerra, Des poissons et des femmes, ≠49
Nous poursuivons notre voyage dans l’univers Des poissons et des femmes entamé le 4 janvier et pour une année entière : sur une image de Marc Guerra, j’écris un texte et publie le tout chaque vendredi… jour du poisson !
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