Tels mille diables bleus,
Son sang se verse en gouttelettes sur la terre ocre,
Jaillissant de son nez tranché
Par la lame de l’épée
Emporté à jamais par le silence des eaux,
Le Prince puise alors sa peine pour l’éternité
Et dans sa tête, il songe au monde et aux anges
Et se demande s’il vivra encore. »
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« Seule sur les hauts gradins,
La demoiselle regarde au loin la mer,
Sœur de l’azur
Sous son arbre gracieux,
Elle songe aux rêves et promenades
Qu’elle fera bientôt avec son amoureux
Du haut de son promontoire,
Dans le kiosque de la folle,
Elle débite, à qui veut bien l’entendre,
Ses délires sans adresse
Au paradis d’orage, explosent mille feux,
Retentissent mille tonnerres,
Eclaboussant le ciel dans une apothéose
Allongée sur le lit comme une petite morte,
L’écume encore au coin des lèvres, le visage diaphane,
La belle se remet peu à peu
De ses ébats voluptueux.
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Au cœur de l’hiver,
Comme au fond d’un verger,
La source devient glace,
Lassée d’avoir coulé tout l’été
Les palmiers dorés se courbent
Sous l’assaut du vent
Comme deux enfants fidèles
Sur la plage de printemps
L’aube d’été laisse apparaître
Quelques arbres fruitiers
Encore plein de couleurs
Et de fruits délicats.
Seule sur les hauts gradins,
Elle regarde au loin la mer,
Sœur de l’azur.
© Chrystel C.