Les murs de pierres sèches, Pierre V.

 

marlen-sauvage-muret

Incroyable patience des murs,
Lente permanence du soutien,
Exactitude du litage dur,
Résultats voués au maintien.

J’ai toujours aimé ces présences,
Discrètes, fortes, implacables,
Témoin des bâtisseurs qui dansent,
Modestes, soigneux, admirables.

J’ai quelquefois tâté du caillou
Les mains presqu’intelligentes,
Compromis n’arrivant pas au bout,
Superpositions souvent indigentes.

Choisir chacun des éléments,
Goûter le détail et voir le tout,
A chaque pose rester présent,
Sans urgence d’en voir le bout.

Le matériau qui est sur place,
Sa couleur, sa texture, son génie !
L’ambition, le transport, les audaces,
La grande histoire qui s’initie.

La muraille qui crée le chemin,
Le muret qui permet la vigne,
Le mur qui sépare du voisin,
Les pierres qui deviennent signes.

Voilà les traces de mon œuvre pugnace,
Vague incessante, mouvements de l’esprit,
J’espère vous la chanter avec grâce,
Pouvoir la partager maintenant et ici.

Toute création est pareille à un mur,
Composée pas à pas de façon insensible,
Elle demeure présente aux futurs,
Serait-elle même devenue invisible.

Pierre Vermersch

 

6 commentaires sur “Les murs de pierres sèches, Pierre V.

  1. toujours l’envie de corriger, de reprendre un mot, un vers, un rythme, un mouvement, quel plaisir d’écrire en vers rimés !!! trouver une synthèse entre la musique des mots et le sens, l’intention, les symboles. Merci Marlen ! je suis en manque !!

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s