Pour Liliane
Clarté du matin
Et les idées aussitôt
Aiguisées — Eveil
Chahut dans le ciel —
S’y fracassent des tonneaux
juste avant la pluie
Cheminée de pierre
Passé, présent, avenir –
Phare dans le ciel
Sur la balançoire
Dans la brise du matin –
Paysage d’enfance
Bruyère callune
Beauté mauve et sauvage —
L’été sur la lande
Sauterelle en fleur —
Surprise du photographe
de la rose épris !
Tumulte du ciel
quand le soleil disparaît
juste avant la pluie
Eblouissement —
Feu d’artifice au jardin
dans le soir qui vient
Dans le jardin les tagètes
protègent des intrus –
On sonne à la porte
D’un ciel électrique
Accouchée tonitruante –
La pluie, là, enfin
Rafales de vent
Salut profond des branchages –
Un adoubement
Le vide pour joint
dans l’assemblage des pierres –
Mystère des murs
Loin de la fureur
Sous le ciel gris de juillet
Ensemble s’extasier
Traîne de nuages
Décor de la tour dressée
– Le poids d’un regard
Trilles et crissements
Dans la touffeur de midi
Vies exacerbées
Paresse du temps –
Couchés au pied du moulin
Écrivains du vent
Du fond du valat
Gronde et roule cascadant
Le vent salvateur
Vol du papillon
Chaotique Effréné Bleu –
Tremble l’acacia
Caresse du vent –
Le ruisseau en longs tourments
Raconte la pluie
Matin sous la pluie –
Bonheur d’encore admirer
les dahlias en fleur
Habillés de feu
Les eschscholtzia caracolent
Robe close encore
(Pour Brigitte)
Un cadeau pour toi
Dans le matin du jardin
–
Une fleur en fête…
Des milliers d’étoiles
enflamment le ciel d’été –
A terre un ver luit
Rafales de vent
Gonflent le rideau de perles
– Gifles de l’enfance
Gratter les herbes –
Surprendre le basilic
Au pied des tomates
Allées et venues
Sous le toit de la clède
– Cri d’un rouge-queue
Un soir de juillet
Dans le chant clair des oiseaux
Traverser la mer
Les yeux vers le ciel
A l’affût des étoiles
– Le trait d’un oiseau
Dans le brouhaha
il garde les yeux baissés
le vieux que l’on fête
Sur le pré pentu
Raies obliques de la pluie
– Rideau transparent
Texte et photo : Marlen Sauvage