Haïku d’octobre

marlen-sauvage-bois

Pour Liliane

Un bougainvillée
dans le ciel de septembre —
Autre instant perdu

Dans les branchages
remue le soleil d’automne —
Le vent se lève

Lever sans sommeil
derrière soi. Nuit trop courte —
Là-bas un coq chante

Nuit noire. Si blanche
pourtant que le fantôme
du sommeil s’y perd

A chaque saison
ses fleurs, ses chants, ses travaux –
Le bois pour l’hiver

Les mûres sauvages
explosent en rouge et noir
sur les murs de pierre

Vertes montagnes
où courir dans le silence
poussé par le vent

Des mâts de bateau —
Autant de points qui s’exclament
au soleil couchant

Derrière sa patte
combien de rêves de chat ?
Combien de souris ?

Au cri de la chouette
dans le sommeil qui gagne
espérer en vain

Macatia… Le pain
au chocolat croustillant –
Plaisir du matin

Rose juste éclose
sur sa tige en fin de vie —
Frissons d’un cœur las

Pluie battante et brume –
A la vue de la vallée
Le cœur lourd se serre

Dans notre maison
Joie d’accueillir les amis –
Plaisir partagé

J’ai trouvé ta voix
tapie depuis ces longs mois
dans un répondeur

Lumière dorée
de ce matin d’automne –
Nature endormie

Porte entrebâillée
l’enfant joue et chantonne
Le sommeil l’attend

Matin de silence
Quand la nuit couve le jour
Encore – Tout repose

Lune du matin
face au soleil d’octobre –
Fraîcheur et ciel bleu

Rides sur le lac
sous la brise du matin —
Erables en feu

A la nuit tombée
pris dans la lueur des phares
le daguet frémit…

Langues de sable
que vient lécher l’eau du lac
– Nature complice

Herbe échevelée
Aux premières gelées blanches
Craquante et raide

De rouge le sumac explose
en début d’automne –
un anniversaire

Braises sous la cendre
à raviver dans le poêle –
Geste du matin

Matin d’octobre
nimbé de brume
et de silence – Prière

Bonheur entrevu –
Le sourire au matin
d’un petit-enfant

Deux longs serpents verts
Faisant la course dans l’herbe –
Tuyaux d’arrosage

Ailleurs la neige
éclaire tous les regards –
Silence en apnée

Quand recule l’heure
et que le sommeil y gagne
l’hiver se rapproche

Pente veloutée
où s’allongent les ombres –
Douce promenade

Texte et photo : M. Sauvage

2 commentaires sur “Haïku d’octobre

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