Le texte d’une participante à mes ateliers, Florac, juillet 2017.
Ecrire pour laisser sortir l’épaisseur du noir et la lumière du bonheur ; écrire avec les yeux à l’intérieur et laisser la porte ouverte, juste devant le cœur ; écrire en se regardant comme un étranger ; laisser venir le filet d’eau des mots, légers, fluides ; accepter la cascade qui chute douloureusement puis s’apaise en permettant à cette eau de glisser, de se faufiler autour de ma vie ; écrire pour se relire, s’aimer ou pas ; écrire dans ses pensées, juste pour jouir des mots, des émotions, des sensations ; écrire la nuit pour éclairer des images sombres, les accepter, les laisser revenir, les regarder posées sur la page ; écrire pour apprendre à voir l’éphémère d’un rai de lumière ; écrire pour apprendre à lire, savourer, se délecter ; écrire pour rattraper le temps, pour le ralentir, pour en laisser une trace ; écrire pour déchirer ; écrire les mots de mes petits-enfants ; écrire dehors en se laissant envelopper d’un silence rempli d’une multitude de bruits ; écrire devant un feu de bois pour la chaleur et le doux vacillement des flammes ; écrire à l’encre violette, reflet de mon enfance ; écrire pour laisser échapper la douleur et – ou – se rassasier de petits et grands bonheurs ; écrire des fragments à laisser dans un livre, au fil des pages de lecture.
Texte : Monique Fraissinet-Brun
Video : Marlen Sauvage