Carnet des jours (24)

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[Sans doute ai-je l’impression, à cultiver ce décalage, de ne plus parler vraiment de moi…]

15 août
A Vaison-La-Romaine, grand marché dans une chaleur accablante. « Flow » est le thème du jour pour le concours de photo lancé par Karen de Curiosity. J’erre dans la foire à la recherche d’une idée. Une camionnette remplie de tissus me plaît bien mais je ne la proposerai pas. Je repars dans l’après midi pour LMN.

marlen-sauvage-flow

16 août
Une touche pour la maison. Je croise les doigts. A. regrette de m’avoir dissuadée de venir en septembre. Je regarde le cinquième épisode de la série 1 de Game of thrones, dont j’ai tellement entendu parler. Garage pour plaquettes. Que de l’intéressant, comme dirait Brigitte Célérier

17 août
Le jour où je glisse dans le pré et me tord le genou après une visite à mes voisins. Il est huit heures du soir. Je rentre sur les fesses en me mordant les doigts. Rien à côté de ce qui se passe en Catalogne et que je découvre plus tard dans la soirée.

18 août
Toubib et un mois d’arrêt. Pas de Guérande à programmer. Une piqûre chaque jour pour éviter tout risque de phlébite. Je n’irai pas demain à Grignan voir Lorenzaccio avec Pietragalla et Mezguich.

19 août
Regardé Les Tudor sur Arte, une bonne série, écouté la proposition n° 5 de Francois Bon. Je laisse mûrir. En espérant ne pas faire comme les fois précédentes où je finis par oublier que j’ai écrit à un moment donné quelque chose quelque part.

Émue par le geste de soldats libanais qui hissent le drapeau espagnol sur une colline reprise à l’EI, en hommage aux victimes des attentats de Catalogne.

21 août
Levée à 4h 30 enfin, levée, je m’entends… Je prends mon mal en patience comme tous me le conseillent. Je lis Vivre et mentir à Téhéran de Ramita Navai, prêté par E. Une autre société schizophrène… Regarde un documentaire sur les Francs-Maçons et Under The skin de Jonathan Glazer sur Arte +7, étrange par son traitement si le thème n’est pas original ; heureusement qu’il y a cette chaîne. Jamais passé autant de temps devant un écran.

22 août
La Maif m’accorde une aide à domicile, 6 heures à raison de 2 heures par semaine durant 3 semaines.

23 août
IRM A Mende, départ vers 7 h. Crise de panique dans la nuit à l’idée de me retrouver encore une fois dans cette machine et dans ce raffut. Et puis l’opérateur me rassure : l’examen ne dure que 10 minutes et je n’entre dans l’engin que jusqu’à hauteur du pubis. Je regarde de nouveau le documentaire sur Gertrude Bell et son aventure irakienne au début du siècle dernier.

24 août
Préparation du sanglier qui marine depuis hier pour mes invités de ce soir. Écouté plusieurs émissions de Littératurcafé de Laurent Margantin et commandé 3 livres chez François Bon.

L’infirmière m’apprend comment me piquer toute seule. La sensation de l’enfoncement de l’aiguille si fine dans le gras du ventre est inattendue, j’ai vraiment l’impression d’être un morceau de viande.

25 août
Visite en début d’après midi chez le chirurgien (qui n’a pas les résultats de l’IRM) :  fissure du ménisque avec peut-être une déchirure ligamentaire qui nécessite de la kiné. Je peux arrêter les piqûres antiphlébite si je « marche », avec les cannes anglaises bien sûr, en posant un peu le pied par terre et retirer cette attelle raide comme la justice qui m’immobilise la jambe depuis la cheville jusqu’en haut de la cuisse. Bien contente de la porter la nuit quand même après m’être tordu la jambe dans un retournement intempestif. Rendez vous dans un mois ! Pffff.

26 août
Jour de jeûne. Une journée pas plus, histoire de reprendre mon petit rythme hebdomadaire. Reçu ce matin par chronopost les 2 livres Lovecraft de F. B.

Une heure de téléphone avec S. qui me conte son coup de cœur pour une jolie jeune artiste sortie des Beaux-Arts et à laquelle déjà il a avoué sa flamme… Nous discutons littérature et de sa frustration à ne pas trouver d’éditeur pour son livre crypté… Je lui suggère d’écrire quelque chose de plus  » accessible  » et lui redis mon engouement premier pour son Voyage à Wittgenstein à l’écriture superbe et à la sincérité captivante.

Visite de V. qui finit par donner un coup de balai dans la cuisine… Coup de fil en soirée de C. et S, « Bien sûr tu connais Le genou de Claire, » me demande C. en guise de bonsoir. Ils me proposent de venir chez eux quand je serai seule. Je me redis combien je suis entourée ici.

Refait mon grand lit sur une jambe… Bon, ce n’est pas la mort non plus. J’aimerais juste retrouver la sensation d’un genou qui se plie.

27 août
B. m’emmènera à Guérande avec l’accord du toubib et bien que les résultats de l’IRM aient plutôt détruit mes espoirs d’une guérison rapide. Rupture ligamentaire confirmée avec épanchement, œdème, fissure du ménisque. On me parle d’une arthroscopie à envisager pour nettoyer le cartilage qui engendre les douleurs et la gêne (pas le drame mais encore 45 jours à prévoir avant de pouvoir conduire). Ajoutons déjà une semaine au mois initialement prévu…
Il paraît que j’ai reçu une carte du Lot (arrivée chez mes voisins…) et je suis tellement heureuse de cette attention. Arrivée vers 19 h à Nyons, je relis le corrigé du concours de littérature que m’a confié F. en me disant in petto que sa confiance excède mes compétences, mais enfin.

Le 31 août
A Nyons. Visite chez un magicien qui fait circuler les énergies et parvient après deux heures de manipulation à me faire plier le genou ! Je l’embrasse ! Une heure plus tard, jambe raide, et douleurs le lendemain, mais enfin je suis optimiste même s’il faut attendre encore.

Photos : Marlen Sauvage

 

 

 

 

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