Partir
Mouvement du corps ou de l’âme qui consiste à oublier ce qui m’oppresse
Oppression
Sentiment permanent que le monde est trop lourd et manque d’oxygène
Oxygène
Gaz mythique qui prétend nous donner la vie et même nous rendre heureux
Bonheur
Sentiment ponctuel que le moment présent, s’il est agréable, est éternel
Éternité
Laps de temps interminable illustré par Mr Camus comme celui perçu en écoutant une conférence donnée dans une langue inconnue sur un sujet inintéressant
Inconnu
Personne ou endroit étrange, suspect, inquiétant, mais tellement nécessaire et attirant
Nécessaire
Augmente sans-cesse jusqu’à donner envie de Partir
Texte et photo : Anne Vernhet
Un texte écrit en atelier à partir d’une proposition que j’ai intitulée « D’un mot à l’autre », inspirée d’un texte de Anna Jouy, publié sur sa page Facebook le 5 avril (à lire ci-dessous). Marlen Sauvage
poète
– se demande si 58 kilos ce n’est pas trop pour le plaisir et le goût éthéré des choses
choses
-un mot que j’aime bien, comme s’il soutenait tous les indéfinis de trottoir et que cela m’exemptait de chercher à monter et à les assembler
assembler
-peut-être mais trop souvent, il faut ensuite en découdre, un fil sous la peau et puis le trou suivant… encore.
découdre
-c’est un poing dans l’espace, je ne frôle que le vide, la fuite, et je ne les bats même pas.
frôler
-caresse inaboutie qui tient entre ses dents, son chapeau. toutou sage et formaté. la peur est une amante sans la moindre idée de mon désir
chapeau
-toujours le porter sur le côté responsable. la vie se vit avec un rebord large, comme un anneau de Saturne. mais que des manèges et des tournées de veste
anneau
-je le retiens celui-là, pour toutes les conneries qui passent au travers du feu et n’en sortent même pas roussies
conneries
-fortes, âcres, sentant leurs reflets fauves, oppression de pores et remugles de caniveau où je navigue- paraît que je suis folle-, c’est l’essentiel à dire. je n’en doute pas. ça suinte.
doute
-pourtant. tout est fuites sans corde de rappel. les choses n’ont pas de prix, ne valent pas certes le temps de disparaître. elles vont dans le silence, silence de ce qui est mort.
silence
-pour en finir. on y voit la liberté de vivre, selon soi. à l’autre bout, il n’y a personne – parait-
mais j’en doute
poète
-58 kilos de mots et de gras sur les papiers.
©Anna Jouy