Carnet de voyage (sud tunisien 5)

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1er janvier 2018
10 h – Visite de la radio Manarat créée le 13 août 2017, jour de la fête des femmes… Oui, ce jour-là, en Tunisie, on célèbre l’amélioration de la condition de la femme à la suite de l’adoption du Code du statut personnel le 13 août 1956. Manarat, une radio de femmes qui fait travailler des femmes (et quelques hommes). Orientée vers la culture et le social, dédiée à l’ouverture et au dialogue interculturels. « Nous ne faisons pas de politique. » Je m’interroge sur ce qui peut ne pas être politique ici ou ailleurs. Aucun sponsor n’a présidé à sa création, seuls des fonds familiaux (la famille de la rédactrice en chef, qui a aussi offert le lieu…). Une entreprise autofinancée, donc. La rédactrice a rencontré A. à la fantasia hier et a pris rendez-vous pour le lendemain matin. Aujourd’hui, seuls les hommes sont interviewés quand une femme compte parmi nos guides… Une radio de femmes (arrête ton mauvais esprit, Marlen).

En route vers Matmata.

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Tamezret, village berbère.

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11h30 – Matmata
Pays de montagnes arides et de moutons…

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Nombreuses maisons troglodytes. Visite de l’une d’entre elles où son habitante, une dame de 84 ans, raconte qu’elle a toujours refusé les tatouages berbères car elle est une femme libre. Quel courage, quelle leçon !

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Nous achetons de quoi grignoter, de chères amandes, buvons un verre à la terrasse d’un café avant de reprendre la route.

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A 13h45, nous arrivons en vue de Toujane, village berbère. Un guide local explique que  huit siècles auparavant la première famille vivait dans un château qui surplombait la vallée. Il y avait trois sources et l’on cultivait des oliviers. Au fil du temps, les familles se sont installées sur les flancs de la montagne. Une rue serpente parmi quelques trouées vertes pour aller se perdre dans les contreforts montagneux.

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Nous suivons un chemin rocailleux où j’avance le nez au sol quasiment.

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Au-dessus de la Toujane ancienne, village fantôme, la Toujane nouvelle.

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Toujane signifie « barrière pour l’eau ». Perché à plus de 600 mètres, le village est accroché à la montagne, ocre comme elle, sauf la mosquée que j’aperçois et quelques bâtiments blanchis à la chaux dont l’école, ci-dessous, sur la gauche.

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C’est sur les hauteurs que nous déjeunerons d’une délicieuse chorba, d’un couscous végétarien, subtil, coloré et parfumé, assis sur des coussins. Notre hôte, ami de Stefano, est  Habib dont la femme, comme la plupart des femmes ici, fabrique des kilims tous plus beaux les uns que les autres. J’en achète un, rouge, magnifique. Stefano et Zied ont apporté billes et stylos pour les enfants du village et nous assistons à un tournoi très disputé, entre des petits gars et une seule fille !

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Sur les toits sèchent les olives… Le village compte deux moulins à huile, dont un dans lequel un âne actionne la pierre du moulin dans une quasi obscurité…

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Direction Medenine dès 5 h du soir. Le paysage de hautes montagnes nous poursuit dans un superbe soleil couchant. Arrivée à Tataouine à 18h30, une foultitude de barils de pétrole de contrebande sous les yeux de la police. Nous n’en finissons pas de traverser la ville.

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Nous rejoignons l’hôtel aux environs de Tataouine, un bâtiment berbère où nous attend pour la première fois un lit pour deux. Petit verre de champagne avant de rejoindre le groupe pour la visite d’une coopérative agricole, association tenue par des femmes qui exploitent les ressources locales, et vendent herbes, salades diverses, graines, confitures, etc. Toutes portent de jolis foulards colorés, toutes nous accueillent avec timidité, ébauchant des sourires d’abord, puis riant franchement en fin de soirée. C’est là que nous dînons.

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(à suivre…)

Texte et photos : Marlen Sauvage

 

 

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