
« Sortons pour étudier la belle nature, tâchons d’en dégager l’esprit, cherchons à nous exprimer suivant notre tempérament personnel. » Paul Cézanne


le frisson de l’air bleu et l’odeur bleue des pins que respirait Cézanne un vœu à exaucer un vingt-cinq septembre sous les arbres penchés le chemin jusqu’au jardin vers la Sainte Victoire son chevalet posé ici puis là peut-être où une femme aujourd’hui délave les couleurs dans l’horizon vibrant d’avant midi et les jeux d’ombre la mauvaise heure son œil encore quelque part entre toi et la montagne et cette vue recommencée de la majestueuse au grand pin si proche et si distante massive Victoire épaulant l’azur cri incarné des entrailles de la terre les yeux fouillent en quête du jaune du violet de l’ocre de l’orange brûlé qui manquent au paysage les secrets regards du peintre tout ce que tu ne mettras ni en couleurs ni en mots sauf la voie vers le ciel oblique de la lame pétrifiée aspirant les nuages et ton souffle court et tes os transis dans la chaleur transparente de l’automne


MS
J’aime beaucoup ce texte et ces espaces bien appropriés pour le vent l’œil de Cézanne et de celle qui peint. Je viens d’acheter au musée Granet : Cézanne un grand vivant de Charles Juliet. 🙂
@Anne Charles Juliet ! Magnifique auteur. J’ai un entretien de lui avec Soulages, très bien aussi.
Le « Cézanne peint » chanté par France Gall est aussi une autre photo de la Sainte-Victoire toujours massive et secrète comme une forteresse non inexpugnable sur l’horizon du Sud. 🙂
@Dominique Hasselmann oui ! et je ne suis pas assez douée pour poster un accompagnement musical… (comme vous !!!)
Merci pour ces superbes photos
@Monique Andrisson Merci à vous, Monique, pour votre fidélité !