Dans la série « Je vous emmène »

En route ce samedi lumineusement froid pour Montbrun-les-Bains, commune du Parc naturel régional des Baronnies provençales (qui ne fait donc pas l’unanimité !).

Pourquoi Montbrun ? parce qu’une carte du Parc justement le présentait comme un des plus beaux villages de France. Me voilà donc à 8 h du matin par 3° C, roulant sur une départementale qui traverse quelques jolis villages et un vignoble roux orangé, vendangé, où plus rien ne reste à grapiller (avec une pensée pour Agnès Varda – Les Glaneurs et la Glaneuse – grâce à laquelle j’ai confectionné confitures et gelées à moindre coût en Val d’Oise pendant des années).

L’herbe craque sous les pas, encore gelée, et de légers nuages de brume découvrent lentement le paysage, c’est beau à murmurer « c’est beau » (et je murmure)…

Je croise peu de monde sauf des animaux, tous plus accueillants les uns que les autres ! Des chevaux, des bœufs assez placides et quelques chèvres curieuses. Seul le bouc me fait m’écarter avec prudence quand je le vois gratter du sabot en me fixant… Je réalise qu’il est hors du pré, par-delà la clôture !

Je l’ai à peine vue, la petite jasse, noyée dans la végétation…

Et je finis par arriver vers 9h30 à Montbrun, après quelques égarements, compte tenu de ma distraction habituelle. Nous sommes au pied du Ventoux, à 600 m d’altitude, il fait 7° C. A voir : le beffroi, le château, l’église… Je commence par le petit marché du jour et quelques pommes bio, admirant en mon for intérieur les quelques forains courageux qui doivent battre le pavé depuis deux bonnes heures dans le froid.

Montbrun-les-Bains ainsi nommé en 1887, apparaît pour la première fois dans les chartes sous le nom de Montis Bruni (1274). Je retrouve ici encore la trace du fameux Baron des Adrets de mon enfance (si je peux dire !) en la personne de Charles Dupuy de Montbrun, « digne » successeur dudit baron, condamné à mort en 1575 par le Parlement du Dauphiné – cour souveraine de justice – pour toutes les exactions, pillages et cruautés qu’il a commis, en tant que chef des calvinistes. (Une famille dont il a déjà été question dans ce blog !)

Montbrun fait partie de ces villages perchés typiques en Provence. Les maisons en hauteur abritaient les étables au rez-de-chaussée, le logement sur un étage ou deux, et le grenier sous les combles. Elles datent pour la plupart du XVIe siècle, à l’époque où les guerres de religion imposaient une vie derrière les fortifications du village. La vie se développe plus tard hors des murs, dans la vallée. (merci Wikipédia)

L’église date du XIIe siècle, elle abrite un retable de Jacques Bernus (1650-1728) qui (en dehors de la décoration du chœur, du maître-autel, du tabernacle et d’une gloire en bois doré ainsi que du sanctuaire de la cathédrale Saint-Siffrein de Carpentras) a sculpté de nombreuses statues et mobilier pour les églises de la région provençale.

Le château de la famille Dupuy-Montbrun…

Textes et photos : Marlen Sauvage

13 commentaires sur “Dans la série « Je vous emmène »

  1. Jolie évocation (texte et photos) d’un « pays » où le temps se mesure lui même (sans accessoires)
    A deux pas de chez moi…
    En ce lieu où finit en apothéose un roman de Magnan (la folie de Forcalquier)

  2. Merci à toi pour ce moment de re-découverte d’une région où nous devions dans un premier temps nous installer ………….. Bonne journée

      1. Merci, Marlen, pour ce superbe reportage! Les paysages sous le givre matinal sont merveilleux, mais je pensais que dans ce pays béni des dieux le climat était plus clément, même chez moi dans les gorges, nous étions encore à 8° (ça va sûrement changer sous peu…!) Profite bien de cette belle région!

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