
Une phrase entendue entre deux rêves. Tilt ! Elle ne le savait pas, mais c’était bien ça ! Alors elle est née tardivement, les chansons d’avant, d’un autre pays, était reléguées au fond de sa mémoire. C’est comme si elle s’était réveillée un jour avec Edith Piaf qui chantait sa dernière chanson. Non, elle ne regrette rien… ! Il faut oser le dire, le chanter, mais Piaf osait tout. Et le miracle a continué. Des chanteurs peu connus devenaient connus, des chansons jalonnaient son histoire. D’Alain Barrière qui vient de mourir, elle éprouve de la tristesse, elle pleure un peu le temps qui a passé, son histoire qui a commencé alors, c’était il y a longtemps et c’était hier, elle était si jolie, chanson flatteuse de ralliement pour les rencontres, mélodie tendre et indélébile. Point de départ pour une histoire d’amour, ou de passion, comme vous voulez. Aznavour, étoile montante, chantant un avenir incertain, l’amour, c’est comme un jour, ça s’en va, mon amour, ça faisait pleurer, douter, Lenny Escudero en rajoutait, pour une amourette, il avait perdu la tête. Tout cela ne promettait pas dans la durée. Mais c’était beau. Emouvant. Qui a dit : « les chants les plus beaux sont les chants désespérés » ? Et la vie continue, passion, amour, tendresse, enfants, travail, routine, et les chansons aussi. Monsieur Brel sanglote Ne me quitte pas, mais qu’elle est belle la vie, entre Jean Ferrat et Isabelle Aubret, elle hésite, que de belles voix, que de belles chansons, on ne désespère plus, on vit, on trace, on avance. On déménage à la campagne, elle est toujours belle la vie, et puis il y a Monsieur Phalippou et ses chansons tendres, pas très connues, moins que celles de Ferrat et pourtant aussi belles, le petit galet qui descend de sa montagne, la table mise qui attend Salut, une voix tendre, un accent ensoleillé. Et le temps passe et le passé remonte, pas les chansons, dans sa tête il n’y a pas de chansons d’antan, à croire que ça ne lui a pas plu ou qu’elle a tout oublié, mais la musique remonte, les airs d’opéra et de danse, les valses de l’empereur ou du Danube bleu, le tango de Violetta, les grandes robes balayant la salle ourlet jusqu’au sol, les orgues des églises accompagnées de trompettes victorieuses ou de chorales puissantes, des concerts concertos sonates polonaises dans des salles dorées immenses. Et elle s’achète un piano pour réviser ses émotions, pour faire danser son cœur, pour raccrocher le passé au présent, pour vaincre la nostalgie, pour retrouver toutes les musiques.
Texte : Monika Espinasse
Ma proposition d’écriture était de retrouver une expression, une phrase, un mot, qui nous restent en tête malgré le temps, soit parce qu’elles disent quelque chose de la personne qui les prononce, ou parce qu’elles ont suscité un questionnement, ou un désordre quelconque, tout autant qu’une joie. Et remontant la sensation que font naître en nous ces mots, partir à la découverte de ce qu’ils nous racontent au plus profond de soi, et le dire dans une écriture réflexive ou/et de ce qu’ils révèlent des visages, de celles et/ou ceux qui les ont portés. L’auteur convoqué : François Durif, Temps compté (blog remue.net) MS
Merci Monique pour cette belle balade dans les ballades de notre jeunesse …Il y avait aussi Georges Chélon ….et Moustaki ………à bientôt sur d’autres mots ….. Envoyé de mon iPad
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