
Douce solitude… dans un monde en guerre
Sur le jaune des forsythias
élançant leurs branches vers le ciel
les courageuses abeilles butinent
dans le silence d’une nature renaissante.
Sur les corolles jaunes des jonquilles
Le printemps annonce les couleurs.
Elles marchent, droites, serrées les unes contre les autres
le nez ouvert au vent, telles de bons petits soldats
dans le silence d’une nature renaissante.
Les primevères étalent le doux jaune de leurs pétales
jalouses du bleu puissant de leur consœur au cœur doré.
Le soleil réchauffe les têtes odorantes des violettes
dans le silence d’une nature renaissante.
Nourries d’un même pied, les fragiles pâquerettes
Autour de leurs jupes blanches, s’exposent en une ronde.
Sur le présomptueux pissenlit un insecte se nourrit du printemps
dans le silence d’une nature renaissante.
Moi, je me nourris de cette nature salvatrice, protectrice
en ce printemps où tous doivent être tenus à distance.
Etat de guerre qu’on nous a dit.
Etat de plénitude je vous dis
dans le silence d’une nature renaissante.
La rivière en contrebas n’a de cesse de murmurer :
Assieds-toi sur la berge, près de mon eau limpide
Je ne suis pas la guerre, rien ne t’interdit de venir près de moi
écouter le silence de la nature renaissante.
Texte : Monique Fraissinet
