La mer ! Nous rions comme des enfants à la vue de l’étendue bleue qui se profile à l’horizon. Trois femmes, trois gamines, le doigt pointé vers l’eau, qui nous remémorons nos souvenirs de vacances à la mer, de premières fois, de visions enfantines. C’est au loin Le Brusc que l’on aperçoit très vite, très peuplé, et de résidence en résidence le long de la lagune, nous arrivons dans un havre de paix, Les toits du Gaou. C’est un camp pour nomades, dit la carte publicitaire ! Yourte, roulotte, camping car, tentes de toit… Nous avons réservé le premier camp à l’entrée de la propriété. C’est S. qui nous a conduites jusqu’ici, c’est elle qui partage un morceau de son passé.
Photos Marlen Sauvage
Les copines m’attribuent la roulotte… elles dormiront dans le camping car. Je suis gâtée… mais la plus grande aussi ! Nous bavardons sans voir passer le temps. Je ne sais pas ce que peuvent se raconter trois hommes ensemble… J’ai observé que chez les femmes, les histoires de vies sont aussi captivantes pour les rêves et l’aspiration au bonheur qui les ont nourries que banales et navrantes dans les constats qu’ont engendré les désillusions, le quotidien, les blessures, les sinuosités du chemin. En tout cas ici, tout se termine dans la volonté d’aimer encore, de partager, sans amertume envers le passé, et dans des rires fracassants ! Vers 17 h, nous marchons jusqu’à la presqu’île du Gaou (le coq !). Admirons la lagune et la transparence de son eau, un petit poulpe couleur caillou y déploie ses tentacules. Notre guide (S.) nous raconte l’histoire des lieux, sa rencontre avec ces paysages reposants, son amour pour ce coin de Méditerranée, l’île des Embiez, achetée en 1958 par Paul Ricard, etc. Sur la route, c’était la chanson de Julien Doré qui nous faisait reprendre en chœur Oh là là, oh là là / Sers-moi de l’amour dans un verre de pastaga / Oh là là, oh là là / On a fait le tour de Verlaine et de Kafka… Quand je vous dis, des gamines…


Nous contournons la Vénus du Gaou, offerte par le sculpteur Robert Forrer à la commune du Brusc en 1961. Construite sur un ancien blockhaus, elle tourne son regard vers le village de pêcheurs. C. s’éloigne pour ses « pratiques », nous poursuivons notre discussion avec S. jusqu’à faire quasiment le tour de la presqu’île dans le soleil couchant. Et retour au campement pour d’encore longues discussions. Ce soir, ma petite famille compte deux sœurs supplémentaires….
© Marlen Sauvage 2021
MS
A suivre…
Ce séjour enchanté, partagé avec vous M et C, dans ce lieu qui m’apaise tant restera gravé…..S.
@Séverine Et nos souvenirs ne s’arrêteront pas là ! Merci de ton passage ici 😉
et le plaisir de tomber sur ce nom.. presque chez moi (enfin d’avant, de l’adolescence)
@brigetoun décidément, nos chemins se croisent !
@ Dominique Hasselmann Ici on ne brusque même plus les bateaux…
Sans brusquerie, ce camping et ce car… L’horizon est beau.