
Novembre 2021
Semaine 1
Dans les limbes il fuit/le haïku imaginé –/Pris par le sommeil, c’était un de mes « haïku du jour », il y a 5 ans. J’ai délaissé cette écriture pour tanka et goyoshi, sans parvenir jamais à exprimer l’essentiel avec sensibilité. Je relis Sei Shônagon depuis 1999…
C’est une suite de questions que je me pose durant la balade dans les vignes ce matin de dimanche. Jusqu’où parler de soi, de l’autre, dans un journal extime… Si pour moi la vie se tient, autre, dans les mots, et si j’ai vite fait de la lire telle une scène de fiction, je réalise qu’il en va tout autrement pour celles et ceux que je mentionne. Mes carnets, aide-mémoire au départ, sont devenus un prétexte à écrire, à réécrire la vie sans doute, puisque je laisse parfois le temps passer avant de me remémorer mes journées. Je garde le souvenir d’instants fugaces, d’émotions, de pincements, de frictions, que je note brièvement, et que je revisite parfois des jours plus tard… Qu’en est-il alors de ma mémoire du moment ? Qui suis-je quand j’écris ? Plus la même que celle qui a vécu ce que je raconte. Et ici, je lis Thomas Vinau qui me rassure… https://www.cairn.info/revue-tumultes-2011-1-page-35.htm « Écrire reviendrait à rêver dans tous les sens du terme ; réorganiser sa mémoire et son rapport au réel, vivre sans les maîtriser des aventures imaginaires absurdes belles et effrayantes, divaguer… »
Préparatifs pour mon départ à La Réunion dans un mois. Si le ciel ne me tombe pas sur la tête d’ici là.
Plus que 4 h de décalage avec la Guyane. Suivi le protocole homéopathique après la 1ère injection, envoyé par Prèle.
Théâtre des 2 mondes, Vaison-la-Romaine. Partagée entre deux maisons. Balade à Grignan dans les bois, par grand vent glacial, et nous renonçons au pique-nique prévu.

Semaine 2
Réunion d’organisation du festival Contes et Rencontres. Escapade dans le nord de la Drôme.
A Montélimar, dans le public pour écouter Les Gaillards d’avant et leur Flibuste, je suis bluffée par ce chœur d’hommes.
Ouverture du festival aux Pilles, sous chapiteau, avec Paule Latorre et sa jolie version contée du Secret de Peter Pan, suivie de Alberto Garcia Sanchez avec Elle et mon genre, un spectacle sur la condition féminine, qui nous renvoie à nos stéréotypes, nos préjugés, pour en démonter les ressorts… Et Virginie Komaniecki et son Rouge mémère, un conte bâti à partir de souvenirs d’enfance auprès d’une grand-mère ukrainienne : « ça lui collait de drôles de mots dans la bouche » (et je pense à Valère Novarina)… Un spectacle généreux et tendre.


Semaine 3
Toujours dans la préparation de mon voyage… L’impression de ne pas avancer. Et je dors mal par-dessus le marché.
Vin sur Vin, à Vinsobres, avec deux conteurs de petites histoires plus que de contes, un spectacle adapté au lieu et au public, semble-t-il. Dégustation de vin blanc et rouge, avant et… après. Mais c’est avant les verres de vin que j’ai chuté et cassé mon appareil photo… Repas avec les conteurs chez G. autour d’une belle tablée, paella et discussions enjouées.
Nous accueillons à l’appartement en fin de semaine une conteuse en occitan, Esther Lucada, dont le grand-père était conteur et écrivain occitan, et la maman, conteuse et enseignante itou de cette belle langue. Une rencontre…

Semaine 4
Cervicobrachialgie qui ne me laisse aucun répit et c’est la nuit que je déguste. Deuxième injection du vaccin, et deux jours de maux de tête et fièvre. Je manque oublier l’anniversaire de Prèle…
Dernier spectacle pour moi, avec Pepito Matéo, toujours aussi génial, juste après une splendide expo de tableaux peints par un groupe de jeunes migrants, à Lyon. Une belle ambiance troublée par l’annonce de la chute de Maman et son accueil aux urgences…

MS