
Journal de mars 2022
Je constate avec stupeur que je n’ai pas mentionné dans le carnet de février dernier la déclaration de guerre de la Russie à l’Ukraine. La nouvelle m’avait abasourdie, je l’ai passée sous silence. Depuis, ce serait cette guerre qui rythmerait nos vies, comme aucune autre guerre ailleurs auparavant ne l’aurait fait. Sans télé, j’échappe aux images, et je n’écoute plus la radio qu’en voiture (cela fait des années). Les informations, je les lis sur Mediapart et sur Reporterre, en ligne, je gère les doses, je suis info-dépressive, comme on est éco-dépressif. Je dors mal, la « capsulite rétractile » est en cause, certes, mais toute la misère du monde m’atteint, celle des peuples oubliés dont on spolie les terres, celle des femmes victimes de violences, celle des journalistes, des avocat.e.s emprisonné.e.s, celle des populations palestiniennes dont on démolit les maisons et que l’on force au déplacement, celle des individus discriminés, privés de leurs droits…, et celle des Ukrainiens aujourd’hui.
Mars passerait donc dans l’ambiance anxiogène de la guerre ukrainienne et du énième variant de la Covid. Presque heureusement, la course à la présidentielle me jette dans l’exaspération et seul le Canard (merci G.) me tire quelques fous rires. L’infortune étant à ma porte aussi, l’ordinateur en rade depuis bien avant mon retour de La Réunion ne sera pas disponible avant deux semaines. A force de tout relativiser, je ne sais plus ni quoi penser ni quoi faire. De réunions en séances de kiné, la vie reprend pourtant son cours. Avec de belles choses (qu’il est important de noter, ce à quoi je m’oblige avec les « Petits bonheurs », ceux des autres et les miens) : l’annonce de la venue prochaine de Stéphanie et Justin ; une journée du conte professionnel à Bourdeaux où l’on retrouve Nicolas Raccah, et où l’on découvre Alice Almonte, Benoît Ramos, Catherine Fonder et Rémi Lapouble ; la marche le long du Crapon avec Brigitte, le concert des Gaillards d’avant près de Montpellier ; les retrouvailles avec Patricia ; l’embauche prévisible de Julie…
Je rejoins discrètement les compagnes et compagnons d’écriture aux réunions zoom de François Bon, elles m’encouragent à écrire aussi je renoue avec quelques-uns de mes personnages. Je poursuis avec enthousiasme la généalogie familiale avec un projet à la clé pour lequel juin sera la date limite. Je termine Alma, de J. M. G. Le Clézio, une merveille ; et je poursuis La grâce à l’approche de la mort, de Kathleen Dowling Singh, une lecture essentielle alors que je reprends les accompagnements en soins de longue durée.
Et mon petit bonheur du dernier jour de mars sera celui du cerisier en fleurs, bousculé par la brise, qui attire les abeilles et les oiseaux.

MS
Merci pour l’énoncé toujours agréable de vos pensées.
Aldor, merci à vous de votre fidélité ! Bonne journée.
moi me sens larguée par le tiers livre… et j’arrête Paumée…
oui le Canard (et le Live du Monde) et ne pas oublier que l’horreur n’est as qu’en Ukraine
oui, ça bouge beaucoup sur le Tiers-Livre… parfois j’ai le tournis, parfois ça m’encourage !