
Textes issus du stage d’écriture à La Ronceraie, en Lozère, mai 2022. Autrice : Monique Fraissinet
1 – A pas feutrés, elle ne voulait pas être vue, elle s’avance vers la petite porte en bois qu’elle ouvre, se penche en avant et dépose son fardeau juste après avoir posé ses lèvres sur front, referme la porte, actionne la sonnette et s’enfuit rapidement.
2 Elle l’entrevit lorsqu’il ouvrit la porte de la chambre. Il s’appuya de la main gauche sur le chambranle et porta sa main droite au-dessus de ses yeux pour se protéger du contre-jour et mieux l’apercevoir recroquevillée dans le lit. Il grogna quelques mots, s’avança d’un pas lourd, et claqua la porte derrière lui. Depuis le perron on entendit des cris.
3 – Il reste un moment assis à l’ombre du grand chêne, vêtu de haillons, un balluchon posé à ses pieds, lorsqu’il surprend un étrange spectacle de l’autre côté du ruisseau. Les oiseaux de l’été chantent au-dessus de lui. Il se lève, franchit la clôture qui le séparait du champ de navets déjà monté en graines, se dirigea vers la cour de la ferme. Du portail un homme l’observait.
4 – Il avance à pas cadencés le long des sillons, plongeant à intervalles réguliers sa main droite dans le seau qu’il porte sur son avant-bras gauche. D’un mouvement circulaire il jette et éparpille les graines sur la terre noire fraîchement labourée. Quelques oiseaux le suivent. Régulièrement il crie pour les effaroucher.
5 – Une sirène hurlante annonce l’arrivée de l’ascenseur. Il se précipite pour entrer le premier, en finir avec ces journées passées dans les entrailles de la terre. Il s’appuie contre la grille, la musette accrochée à l’épaule gauche. Seul le blanc de ses yeux se démarque sur son visage noirci. Rapidement il est rejoint par six de ses camarades. La porte se ferme dans un vacarme de ferraille. Ils disparaissent ensemble.
6 – Un chien errant s’approche de son visage, le contourna, il tente de le repousser de la main droite, sa seule main valide, l’autre tient encore le fusil qu’il n’a pas lâché. Mesure de défense ou de protection. Du sol il aperçoit les chenilles d’un char qui vient vers lui à vive allure. Un soubresaut. Il ne voit plus rien ses yeux se ferment, l’arme glisse de sa main.
7 – Deux apiculteurs reviennent du rucher vêtus de leur combinaison.Un enfant les voit et s’effraie. Viens-voir il y a deux hommes qui arrivent de l’espace !
Autrice : Monique Fraissinet