
Texte issu du stage d’écriture à La Ronceraie, en Lozère, mai 2022.
« Le rêve ne nous quitte pas au réveil. Il est la couleur qui va imprégner notre journée. Il nous surprend, alors que nous l’attendons. Nous le faison naitre, et il nous enfante. C’est quand nouss l’oublions qu’il est le plus fort en nous. Et pour cette raison, il nous enchante et nous effraie. »
Chroniques martiennes, Ray Bradbury.
Partager un rêve. Se réveiller, revenir dans ce qu’on nomme réalité, vouloir retrouver – ou devoir retrouver – le contrôle de soi, puis retourner par fragments au déroulement des images, des couleurs, des bruits si réels et si forts. Et dans la foulée avoir envie de raconter, de partager, pour se soulager du poids des émotions, pour se rassurer, ou bien pour ne pas oublier, pour que cette autre réalité reste vivante, frémissante, touchante. Prendre le risque alors de la défaillance de la mémoire, de la trahison. Ces scènes si réelles, si persistantes, peuvent en fait alors, rétives, s’évader , disparaître par bribes. Ou même s’échapper totalement, définitivement. Il reste, avec l’être aimé, le partage souvent réconfortant du ressenti. Il reste au plus profond de nous, loin parfois de notre conscience, les graines de vécu, d’émotions passées ou à venir que le rêve a semées.
Auteur : Guy Castelly