Cette série rassemble des rêves notés au fil des ans et disséminés dans des carnets (que je m’évertue toujours à trier et brûler). Ils seront donc dans le désordre. Aucune idée des circonstances qui m’ont fait rêver ceci ou cela. Je me suis longtemps heurtée au vide matinal, cherchant une image, une émotion, en vain. J’enviais les personnes qui pouvaient se remémorer leurs rêves à leur réveil, ayant l’impression d’être amputée d’un savoir qui serait délivré là. Un jour, lisant Henry Bauchau qui racontait comment il créait ses personnages vus en rêve, je décidai de me souvenir de ce qui se passait durant mes nuits ! Et j’ai ainsi trouvé le chemin de mes rêves.

S. brandissait un tableau, grimpée en haut d’une armoire, elle disait « Faut que je montre ça à J. ». Amputé d’un morceau, il me semble que c’était un portrait. Par terre, il y avait une boîte dans laquelle se trouvaient des gâteaux et j’en entamais un, genre petit beurre, puis hurlais en découvrant les vers blancs qui sortaient de la boîte. En un instant, les vers se faisaient la malle avec les gâteaux, dans la boîte grouillaient aussi de petites bêtes blanches translucides comme des fantômes de papillon ou de mantes religieuses minuscules. Puis plus rien dans la boîte ! Place nette. En surimpression à ce rêve, celui perdu déjà, mais qui avait un lien avec cette fameuse boîte à gâteaux, un homme, un travail, mais je ne me souviens plus de rien…