Le grondement de la montagne, Kawabata

© Marlen Sauvage 2023

Quand la vieillesse s’empare d’un homme qui sait sa fin prochaine et que la montagne vient le lui rappeler dans un rugissement qu’il est le seul à entendre… Tout est fluide et doux dans ce récit pourtant distrait par les frasques du fils, le fiasco du mariage de la fille, les souffrances d’une famille confrontée à la trahison, à l’avortement, à la médiocrité. Comme toujours chez Kawabata – ou en tout cas toujours ce que j’en retiens – la Nature et la beauté adoucissent les peurs, les angoisses, les obsessions. Ici, la jeune belle-fille du vieil homme éveille des sentiments troubles et oubliés. Tout ne fait que souligner la fraîcheur de la relation entre le personnage sensible du vieil homme et la jeune femme. Lire Kawabata pour moi, c’est assister à une cérémonie du thé, à l’éveil des cerisiers, au passage d’oiseaux blancs dans une écharpe de nuages.

Le grondement de la montagne, Yasunari Kawabata, (1954). 
Traduit du japonais par Sylvie Regnault-Gatier et Hisashi Suematsu.

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