
Sphinx

Une pause après la pluie dans le magnifique jardin de Mireille Piris qui m’accueillait hier pour un déjeuner-conversation… autour de l’écriture, de la maison, des rosiers, de la famille, des chats… Son Boulevard des Orangers, publié chez Noir et Blanc en 2017, m’avait forcément émue, comme tout ce qui touche à l’Algérie des années 60. Un récit où l’Histoire plonge l’adolescente dans une précoce maturité pourtant empreinte de poésie et de légèreté. J’ai découvert hier Une étrange modernité, chez le même éditeur, que j’ajoute à la liste de mes prochaines lectures.
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Il s’y déroule le Printemps du polar chaque année depuis 2018, Cézanne y a habité sur la place de l’église, on peut s’y rendre en bateau depuis le Vieux-Port… C’est l’Estaque, ce quartier de Marseille dont le nom chante pour moi depuis Marius et Jeannette, de Robert Guédiguian, en 1997, jamais visité et découvert un week-end ensoleillé.
On peut y arriver par la route, mais par la navette, c’est un petit bonheur d’une demi-heure ! Un aller tranquille pour un retour très agité – de nombreux touristes rentrèrent en vitesse, copieusement arrosés par les vagues. Laisser Marseille derrière soi, la mairie, le fort Saint-Nicolas sur la gauche, le fort Saint-Jean et le Mucem à droite, la cathédrale de la Major, aux pierres vertes et blanches, puis apparaissent les quartiers nords au loin, ses grues, ses bateaux de croisière gros comme des immeubles, la Castellane, cité de Zidane, et enfin le petit port de l’Estaque. Le cadeau de la traversée ! Diaporama ci-dessous.
Place Maleterre, où se situe l’église, une plaque commémore le lieu où séjournait Cézanne. D’ici la vue est superbe sur la rade de Marseille. Un court diaporama…
Au Pôle des arts visuels, visite d’une exposition de 58 reproductions de tableaux peints par Cézanne au cours de ses séjours marseillais, entre 1864 et 1885. Une autre vision des environs dans un XIXe siècle encore épargné par les usines.
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Petites vacances… En attendant les dernières photos des environs de Guérande, cette « montagne » de sel, comme un symbole de l’hospitalité et de l’amitié des gens du cru.
Ce seront encore des cartes postales de ces quelques jours passés sur la Côte Bleue. Pour le souvenir, Niolon, jolie calanque qui appartient à la commune du Rove, incontournable… Garés en haut du village, nous descendons tranquillement jusqu’au petit port et à la mer. Nous sommes trois visiteurs à nous balader par le temps froid du jour sur la toute petite plage et ses rochers. Au loin on devine la rade de Marseille et les îles du Frioul.
Je cherche une origine à ce Quai des menteurs, mais internet ne me propose que concours de menteries et comment repérer les menteurs… Faut-il imaginer une quelconque capacité d’exagération des gens du coin ? Il est bien précisé sur la plaque « Niolon »…
Une promenade sur les hauteurs du village, d’abord le long de la voie ferrée, nous emmène sur le chemin du fort de Niolon. C’est le sentier des douaniers, caillouteux mais magnifique. Le vent est si fort que je stoppe en chemin, à proximité de notre objectif. Assise sur un rocher, j’admire la roche blanche, les falaises, la vue sur la mer… un peu congelée je dois dire.
Le lendemain, balade autour de notre gîte, sur les hauteurs de la plage du Rouet. Trouver la chapelle Notre-Dame, dont l’accès est caché par un camion de travaux, est le défi du jour, semble-t-il !
Pour clore cette semaine, une vue du phare prise depuis le Mucem…
Photos © Marlen Sauvage 2023
Au Mucem, étape de nos petites vacances proches de Marseille, parmi les œuvres exposées dans l’exposition « Amitiés, créativité collective », celle intitulée L’œil cacodylate m’a retenue longtemps, et j’ai cherché ce qui m’avait attirée d’abord. L’œil, dans son aplat saumon, signé Serge Charchoune et Soleil russe, le mot DEUIL puis Couronne de mélancolie, et en m’avançant plus près du tableau, Quand on me prend au dépourvu, moi = je suis bête, écrit en vert et signé Suzanne Duchamp. D’un seul coup, je me sens très proche de cette dame que je pense être l’épouse de Marcel ! En parcourant les écrits, je remarque que DEUIL est suivi de « de verre vous regarde » – et je souris – signé J Crotti. Dans mes recherches, je découvre que cet artiste peintre suisse, est le mari de Suzanne Duchamp, elle-même artiste peintre dadaïste, sœur de Marcel ! L’œil cacodylate est une œuvre collective, donc, initiée par Francis Picabia, en 1921. Atteint d’un zona ophtalmologique, il demande à ses visiteurs de signer cette toile. Au total, ce sont 54 signatures de peintres, d’écrivains, de gens du spectacle qui me plongent dans un bref instant de la vie de chacun : J’espère toujours me réveiller !, signe Germaine Everling… Et moi avec elle.
Une autre œuvre collective datant de 1972-1973, assemble sept modules de même dimension… Les auteurs : Daniel Spoerri, Erik Dietman, Ugo Dossi, Robert Filliou, Dorothy Ianonne, Joan Rabascall et Dieter Roth. Les surfaces vitrées ne facilitent pas les photos… j’ai fait de mon mieux pour les deux ci-dessous. C’est le genre de travail qui donne envie de faire quelque chose des objets incongrus que l’on garde dans des boîtes à trésor ! « Le meilleur de moi -même, ce sont mes amis, a coutume de dire Daniel Spoerri, dont l’activité est marquée d’un bout à l’autre par la chaleur des rencontres et la liberté des collaborations », peut-on lire sur le cartel explicatif.
Parmi les autres œuvres dadaïstes ou surréalistes, ce que j’ai aimé et dont je n’ai pas noté les auteurs…
Dans une autre exposition intitulée « Alma Gadher, Orient Occident », je découvre cette artiste née au Caire en 1963, de nationalité française depuis 2021, qui vit aujourd’hui aux Etats-Unis. Voici ce qu’en dit le Mucem : « Révoltée par la difficulté de s’affirmer comme peintre dans les années 1980 – et a fortiori comme femme peintre –, Ghada Amer élabore une œuvre de toiles et d’installations brodées ainsi que de sculptures et de jardins, à travers lesquels la peinture s’affirme progressivement. »
[Parce qu’elle souhaite rapprocher les deux cultures, Ghada Amer, dans cette œuvre, brode le Coran en français sur chaque pan de tissu…]
« La broderie, la peinture, la céramique, le bronze et la création de jardins sont au cœur de son art. Entre Orient et Occident, Ghada Amer interroge d’une culture à l’autre les représentations, les rapports de domination, les processus d’assimilation, d’opposition ou de traduction. Elle est aujourd’hui une voix majeure des enjeux post-coloniaux et féministes de la création contemporaine. »
Céramiques de Gadha Amer. J’ai préféré celle-ci, qui me parait être un autoportrait (c’est mon idée !). Ci-dessous, celle de droite qui est reprise dans l’affiche de l’exposition, représente le portrait d’une femme révolutionnaire « qui ne baisse pas le regard, qui regarde le spectateur, qui ne ferme pas la bouche, qui l’ouvre, qui dit ce qu’elle a à dire. (…) C’est le portrait de toutes celles qui vont à l’encontre de la misogynie et du patriarcat (…). » (extrait de l’entretien que l’on peut écouter ici).
Photos : MS
Le 23 janvier nous allions visiter la grotte Cosquer… Je le raconte dans mon Carnet des jours de janvier, et comme les photos sont interdites, je n’ai bien évidemment aucun visuel de la grotte. Ce que j’ai pris en photo, en revanche, se trouvait dans le musée. Parmi les 11 animaux qui constituaient la faune sauvage des calanques à l’ère glaciaire, j’ai retenu ceux-ci…
J’apprends que le mégacéros qui a vécu jusqu’à la fin de la période glaciaire en Europe et en Asie il y a 125 000 ans et jusqu’à 11 000 ans avant aujourd’hui, avait une ramure pouvant atteindre 3,70 m d’envergure… L’espèce giganteus présentée ici mesurait 2,10 m au garrot, presque 3 m de longueur, et pesait 600 à 800 kg… L’animal est représenté 3 fois dans la grotte. C’est l’élan que l’on retrouve en Europe du Nord et en Amérique du Nord. Mais sont-ils aussi impressionnants ? Quant au lion des cavernes, on n’en trouve qu’un seul, et tout au plus une tête, dessinée au charbon de bois, datée d’il y a 23 000 ans. Cette espèce aurait disparu il y a 10 000 ans à la fin de la période glaciaire. Les plus gros spécimens pouvaient mesurer 3,5 m de long et peser de 250 à 320 kg…
Ci-dessous le bison difficile à photographier, énorme bête dont il semble que la présence en Provence – en même temps que l’aurochs – durant la période glaciaire, témoigne d’un climat privilégié.
Oubliée dans ma précédente publication, « Fanny », superbe barque exposée à Sausset-les-Pins…
C’était un dimanche, le 22 janvier, balade en voiture jusqu’à Carry pour acheter les gâteaux du jour ! Un éclair et un macaron à la framboise emportent la palme avec un tout-chocolat à partager, avant de filer sur Niolon – calanque très visitée en ce jour, trop pour nous – puis La Vesse. Petite marche, là, dans les ruelles à l’abri du vent, près des « arches » de la voie ferrée. Aucune photo de ces deux calanques, en revanche une de Carro, ci-dessous, joli petit port de pêche éclairé par le soleil de la fin d’après-midi.
Au bord de la plage, un phare rouge et blanc surveille l’horizon. Il domine la réserve marine créée pour la protection et le repeuplement du milieu marin. Toutes les activités de pêche y sont interdites ainsi que la plongée en scaphandre et le mouillage des bateaux. A Sausset-les-Pins, je ne reconnais rien d’une très ancienne visite… le soir tombe, le ciel y est particulièrement beau. C’est tout ce que je photographierai…
Carry-le-Rouet, une petite ville dans le vent froid, durant notre séjour hivernal… « La Perle de la Côte Bleue » ainsi nommée dans les prospectus touristiques, mérite très certainement son qualificatif. Mais voilà, emmitouflée dans écharpes et manteau, je n’ai rien photographié d’autre en me baladant le premier jour que cette somptueuse Villa Arena (hôtel-restaurant) du XVIIe siècle.
A l’extérieur de la ville, sur la plage du Rouet, le gîte situé à l’étage d’une maison tout en escaliers donnait juste sur la mer. Une largeur d’impasse entre nous et l’eau… Chaque matin, un cargo de marchandises traversait l’horizon de la large baie vitrée de l’appartement, je comptais les minutes pour le voir disparaître mais il prenait parfois son temps, stoppant en cours de route ou me tournant le dos pour s’en aller de l’autre côté de la Méditerranée. A toute heure du jour, j’ai aimé cette immensité bleue, gris clair, argentée, qui côtoyait toutes les nuances de rose.
Au réveil, dès les rideaux levés, et parce qu’un placard-miroir occupait tout le mur, reflétant la mer, j’avais l’impression de flotter sur l’eau. Une île pour rêver. Aucune connexion pour se préoccuper du monde, Yoga, d’Emmanuel Carrère, un moleskine rouge, un cahier de mandalas et une valise de crayons de couleur. Les mouettes donnaient un concert d’ailes dans le froid du matin : – 4°C à huit heures. J’enviais leur liberté et peut-être leur inconscience de se savoir libres.
Une grande marche dans le vent fort le long de la mer sublime, transparente, nous mène jusqu’à une calanque et une plage de galets. Il a fallu descendre 37 marches puis 129 – mon plaisir de compter les pas – en monter ensuite 96 pour se hisser à hauteur de la voie ferrée et surplomber l’eau. Ce même jour, une virée en voiture pour nourrir le frigo nous conduit à la calanque de La Redonne, après une descente vertigineuse. Comme je n’ai pas d’appareil photo, je me contente de mon téléphone, mais celui-ci refuse ensuite de me transmettre les photos, par quelque moyen que ce soit. Peste que ce B. ! Voici une vue chipée sur le net (MarseilleTourisme.fr, merci), que je changerai pour les miennes dès que je les aurai récupérées.
A suivre, bien sûr, nos petites vacances ont duré 8 jours !
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