Penser au premier vers
c’est attendre, échauffer le fer
un jour d’hiver
Une fois rougi, s’ouvre l’enfer
à des lettres amères
qui frappent à la porte depuis hier
avec une discrète colère
qui se répand dans l’univers
se dissout dans la rivière
Elles déclenchent la guerre
et du sang… pour un seul vers
un seul, simple, court, mais cher
qui peut voir la Terre à l’envers…
Et s’ouvre l’enfer
Et passe l’hiver
Et s’échauffe le fer
Et j’écris mon premier vers.
Je rentre de Tunisie où j’ai animé du 16 au 21 décembre des ateliers d’écriture pour 110 étudiants venus de l’université de Jendouba. Tous étaient réunis dans un Village francophone junior, à Korba, à 1h30 environ de Tunis. C’est cette parenthèse dont je parlerai ces jours-ci, et je publierai quelques textes de ces étudiants en 2e ou 3e année de licence de français, qui se destinent soit à enseigner le français, soit à travailler dans la communication.
J’ai été absolument conquise par ces jeunes Tunisiens chaleureux et accueillants, à la joie de vivre communicative. Leur pays va mal, leur révolution a été confisquée, ils en parlent, ils l’écrivent à travers des images émouvantes.
Parmi les ateliers prévus durant cette semaine, certains étaient animés par des intervenants français : atelier d’écriture de chansons avec Christiane Courvoisier ; La France en images avec Marthe Bréjon et Charlotte Desmares (stagiaires à l’Ambassade de France) ; histoire de l’art avec Arnauld Bréjon ; Estime de soi avec Jean-Luc Saunier (professeur de philo au lycée Léonard de Vinci à Saint-Michel-sur-Orge).
Cette première édition d’un Village francophone junior est une initiative de l’Institut français en Tunisie et de Daniel Bonnardel en particulier, en charge de la coopération éducative et linguistique. Nous étions accueillis à l’IMEF de Korba (Institut des métiers de l’éducation et de la formation).