Un Zap book jaune [≠ 31]

J’entends « ventre effort » pour « vent très fort ».

[Quand les oreilles s’y mettent…]

Samedi 27 août 2011
Marignane aéroport. C’est le départ de J. et W. pour La Réunion. Le vrai départ, cette fois, après les aléas du lundi précédent. Arles est prévu à notre programme en même temps que la visite à un concessionnaire X…

Le 29 août
Dernière journée à Arles. L’art ne doit pas commenter mais provoquer le commentaire. Je ne regarde pas les 101 photos de X morts, accidents, catastrophes.
Mark Ruwedel évoque la présence et l’absence avec la série « Crépuscule », des photos de maisons abandonnées dans des régions désertiques à l’ouest de Los Angeles.

Tropismes, à rapprocher du travail photographique de Lynne Cohen (née en 44 aux US). Photos d’intérieur sans présence humaine. Un détail qui dérange ou ambiance inquiétante.
[J’imagine que je parle des tropismes en écriture, à la façon de Nathalie Sarraute…]

And the winner is Mickael Subotsky. Voir aussi l’Italien qui photographie des paysages.
[Giacomelli naturalmente]

[Et en bleu sur une seule page, cette phrase énigmatique]
On ne le prendra QUE si la Poste refuse.

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Le carnet jaune à spirales [suite ≠7]

J’avais oublié que j’avais recopié autant de passages entiers du livre de Jean Maisondieu, Le Crépuscule de la raison… Faites-vous cela, vous qui me lisez ? Un extrait me plaît particulièrement encore aujourd’hui, c’est celui qui relate l’origine du terme « symbole ». Ce morceau (la moitié, normalement) d’un objet de métal ou de terre que deux personnes se partageaient avant de se séparer et qui leur servait de signe de reconnaissance.

« Cet usage ancien fonde le fait que le symbole ne prend sens que dans le cadre d’un code mutuel. Son utilisation nécessite donc une rencontre préalable, histoire sans paroles, échange ou regards d’où est né le désir de communiquer, la volonté d’alliance », lit-on p. 133.

Je me souviens pourquoi j’ai reproduit ce texte… Je me demandais quelle était la valeur du symbole dès l’instant qu’il était réutilisé dans la même forme avec une deuxième personne, voire une énième. N’y a-t-il pas quelque chose de sacré dans chaque rencontre que l’on doit s’attacher à protéger ? Où est le sens du symbole s’il peut « resservir » ? Il me semblait que cette pratique enlevait de sa magie à la première rencontre, comme à la deuxième, comme à la énième. Et que tout finalement perdait de sa réalité, de sa force, de sa sincérité. Voilà, c’est la sincérité qui me semblait défaillante. Tout alors pouvait être remis en question, tout, puisque tout pouvait être galvaudé.

Le socle de l’amour se désolidarisait de sa statue et la statue était vouée à :
• dégringoler, et on ne sait jamais jusque dans quelles profondeurs cela peut mener,
• se casser le nez, avec ce que cela suppose de déboires « secs » pour ladite statue,
• se briser en sept mille morceaux (parce que 7 est un chiffre sacré, que j’aime particulièrement), incollables par conséquent,
• s’élever dans le ciel pour retrouver de sa légèreté et échapper à son statut de statue.

Il arrive que la désacralisation s’installe, le temps toujours fait son affaire. C’est ce qui arriva à ma statue. Elle se métamorphosa et rejoignit cet espace où se tient l’indifférence, emmenant avec elle souffrances et illusions, pesanteur et dépit. Elle vit sa vie. Je n’ai conservé que le socle.

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