Atelier de la comédienne et réalisatrice Brigitte Sy, sur Inter, une rediffusion de l’émission où elle prépare la réalisation de L’Astragale, d’Albertine Sarrazin.
[Je ne transcrirai pas ici mes notes, le mieux, c’est encore d’aller écouter cette intéressante émission tant qu’elle est encore diffusée (jusqu’au 8 /1/2015) :
http://www.franceinter.fr/emission-l-atelier-l-atelier-de-la-comedienne-et-realisatrice-brigitte-sy
J’ai quand même noté ceci :
« Je veux que le livre parle de lui-même, qu’il fasse référence. Pas de mon passé », Albertine Sarrazin.
Pour ce film, Brigitte Sy procède à un découpage pour lequel elle se demande toujours « où est-ce qu’on assoit le spectateur ? ». Question cruciale du point de vue…
Chaque scène est très détaillée. Pendant la scène de la prostitution, les deux personnages seront de dos. Dans une arrière-boutique avec des rouleaux de tissu, on devine la passe. L’idée de la réalisatrice est juste de montrer qu’Albertine connaît déjà cette situation. Le gars est sympathique et pas mal, il l’aide à remettre sa jupe. (Albertine pose sa béquille).
J’aime tout ce que BS dit sur le scénario et sa façon de le construire, les références qu’elle utilise dans le monde du cinéma, la structure, la caractérisation des personnages, le récit d’intrigue…
Certains moments ne sont partageables avec personne. Bouts de vie qui n’appartiennent qu’à soi, dans cette maison inconnue de moi il y a deux jours… Besoin de ces pleins avec moi. Se trouver hors de chez soi ajoute au bonheur de la solitude.
(…)
Pourquoi est-ce que je n’ai toujours pas installé la portière de Caroline et le tapis et la table ? Où ai-je mis ma poupée de porcelaine ?
« L’affirmation incroyable « la démence n’existe pas », alors que la réalité offrait des garanties tangibles de sa présence, alors que le nombre de ceux qui en présentaient les signes augmentait, ne pouvait que prêter à sourire. Ce sourire lié à la folie du propos a déterminé la suite, il a balayé la dépression qui s’installait. Après s’être esclaffé de l’énormité de l’énoncé, chacun pouvait commencer à douter de ses certitudes. L’espoir subvertissait le savoir. » p. 93, Le Crépuscule de la raison, Jean Maisondieu.
« Le refus de l’insupportable laideur du visage flétri par la vieillesse, c’est peut-être cela la démence, une phobie du miroir poussée à l’extrême. Comment garder sa tête si on ne peut plus se voir, comment ne pas être désorienté s’il n’est plus possible de se reconnaître ? » Ibid, pp. 104-105.