Rêves (10)

Ce rêve date de 2004, en décembre. Je m’en souviens encore parfaitement. Il y avait une atmosphère de vacances, une lumière particulière, tout était très clair dans ce rêve. Je n’avais aucune idée de l’angoisse qu’il recelait… Etrange réflexion… Comme si dans mon rêve subsistait une sorte de conscience éveillée.

Nous sommes avec deux autres personnes (S et J ?), M et moi, en vacances. Nous poussons la porte d’un appartement en haut d’un immeuble, cherchant un endroit où nous poser, la porte est ouverte, nous entrons. Nous commençons à déjeuner, sortant notre repas du sac, au milieu du désordre ambiant. Des fringues sur le dos des chaises, une robe d’été bleue, une petite culotte, etc. Quand j’aperçois une main poussant la porte d’entrée, et réalise trop tard au bruit que j’entends que l’on est en train de nous enfermer à clé dans l’appartement…

Que du bleu !

Carry-le-Rouet, une petite ville dans le vent froid, durant notre séjour hivernal… « La Perle de la Côte Bleue » ainsi nommée dans les prospectus touristiques, mérite très certainement son qualificatif. Mais voilà, emmitouflée dans écharpes et manteau, je n’ai rien photographié d’autre en me baladant le premier jour que cette somptueuse Villa Arena (hôtel-restaurant) du XVIIe siècle.
A l’extérieur de la ville, sur la plage du Rouet, le gîte situé à l’étage d’une maison tout en escaliers donnait juste sur la mer. Une largeur d’impasse entre nous et l’eau… Chaque matin, un cargo de marchandises traversait l’horizon de la large baie vitrée de l’appartement, je comptais les minutes pour le voir disparaître mais il prenait parfois son temps, stoppant en cours de route ou me tournant le dos pour s’en aller de l’autre côté de la Méditerranée. A toute heure du jour, j’ai aimé cette immensité bleue, gris clair, argentée, qui côtoyait toutes les nuances de rose.

Au réveil, dès les rideaux levés, et parce qu’un placard-miroir occupait tout le mur, reflétant la mer, j’avais l’impression de flotter sur l’eau. Une île pour rêver. Aucune connexion pour se préoccuper du monde, Yoga, d’Emmanuel Carrère, un moleskine rouge, un cahier de mandalas et une valise de crayons de couleur. Les mouettes donnaient un concert d’ailes dans le froid du matin : – 4°C à huit heures. J’enviais leur liberté et peut-être leur inconscience de se savoir libres.

Une grande marche dans le vent fort le long de la mer sublime, transparente, nous mène jusqu’à une calanque et une plage de galets. Il a fallu descendre 37 marches puis 129 – mon plaisir de compter les pas – en monter ensuite 96 pour se hisser à hauteur de la voie ferrée et surplomber l’eau. Ce même jour, une virée en voiture pour nourrir le frigo nous conduit à la calanque de La Redonne, après une descente vertigineuse. Comme je n’ai pas d’appareil photo, je me contente de mon téléphone, mais celui-ci refuse ensuite de me transmettre les photos, par quelque moyen que ce soit. Peste que ce B. ! Voici une vue chipée sur le net (MarseilleTourisme.fr, merci), que je changerai pour les miennes dès que je les aurai récupérées.

© MarseilleTourisme.fr

A suivre, bien sûr, nos petites vacances ont duré 8 jours !

Carnet des jours (42)

A rebours… et nous sommes le 23 août…
C’est encore un jour de grande chaleur. J’émerge de mon lit, trop tard en ce dimanche, après une nuit de sommeil saucissonné. Je trouve l’énergie de répondre aux courriers en retard, ces vrais courriers sur papier que l’on glisse dans une enveloppe… De la même manière que j’ai poussé un cri de joie en voyant l’écriture de Chrystel, j’imagine le sien en retour. Et puis d’heure en heure, l’enthousiasme revient, j’imagine tout ce que je pourrais faire écrire pendant la prochaine année d’ateliers… Etonnement à constater que je n’ai jamais ouvert un exemplaire de Vinaigrette, le n° 2, arrivé pendant le confinement alors que je me battais contre le virus ! Silence en Emilie, de Piergiorgio Casotti, traduit de l’italien par Danièle Faugeras. C’est cela, je lis 16 avril 2020 sur l’enveloppe. La photo qui accompagne le texte est d’un calme réparateur. Et dans le même temps, à l’intérieur de mon classeur-mémoire, le livret de Yan Kouton, Volutes, jamais ouvert, jamais lu non plus, dont je découvre les superbes images, et le texte que je lis à voix haute, bien sûr, qui me plonge dans le vide et m’en extrait aussi vite pour m’entourer de brumes qui ne se dissipent pas. Je referme le recueil, j’aime son format, le grain du papier, cette fenêtre qui s’ouvre sur des branches comme des mains qui s’appellent.
Ce soir, soupe au pistou chez B. et P. pendant que d’autres regarderont la finale de la Ligue des Champions – PSG-Bayern – autour des pizzas de David…

Vinaigrette n° 4 – Avec un texte d’Olivia Lavergne, « En un éclat de rire », une ode à l’altérité, et cette photo superbe.

Samedi 22 août
Encore une nuit sans sommeil. Merdum. 3 h 45 au total… Un peu court. Longue vidéo avec Stef, ma grande fille québécoise… on se chamaille un peu à propos des conséquences de la pandémie… C’est vrai qu’en France on est sans doute plus rebelle qu’au Québec… Pour elle qui s’inquiète davantage de l’avenir de la planète, nos rébellions sont autant de caprices…  Bref. Je persiste à penser que limiter les réunions de groupe à moins de dix personnes dans les lieux publics élimine toute velléité de manifestation… que livrer des masques à la population, certes c’est bien, mais lorsqu’ils sont importables, je me demande si ceux qui les fabriquent les ont testés vraiment, et si l’on n’a pas encore dépensé des sommes folles à tort et à travers. Fin du chapitre. Confiture de tomates avec celles que j’ai fait macérer hier soir dans le sucre et le citron… J’ai décidé ce soir de ne plus fumer, après la toute dernière clope du jour…

Vendredi 21 août
Apéro chez les voisins. Je récupère les fruits de notre collaboration potagère. Soirée cuisine… Préparation des tomates pour la confiture de demain… Equeutage des haricots donnés par T., que je congèle aussitôt… Eau de badiane, en prévision des chaleurs encore à venir. Flans antillais à la noix de coco… 

Jeudi 20 août
Réveillée dans la nuit à cause du hurlement du chat qui a dû se blesser… qui ne mange ni ne boit encore. Heureusement, T. s’amuse à me changer les idées « Faut arrêter de tout interdire parce que je n’arrive plus à tout désobéir » dit une image signée Toto… Et soirée entre amis à Cornillon-sur-l’Oulle dans le petit resto local, où tout me ravit le palais…

Mercredi 19 août
Réveil à 8 h. J’emmène le chat chez le véto… Mon absence lui a encore valu de ne pas manger, il est totalement déshydraté, le toubib pense qu’il ne supporte pas que je parte, sa gingivite a envahi sa bouche, c’est une plaie sanguinolente. J’en ai mal au cœur. Sophrologie dans l’après-midi avec Prêle que je retrouve avec infiniment de plaisir. Nous discutons encore pendant une bonne heure et demie après les exercices.

Mardi 18 août
Le matou est vraiment mal en point. Rendez-vous demain chez le vétérinaire. Je récupère enfin mes lunettes de vue. Wouahhhh ! Le monde est clair, enfin, c’est l’idée qui me vient à l’esprit tout de suite, il y avait avant un nuage de brume permanent sur mon environnement. « Lavez-vous les mains, la télévision s’occupe de vous laver le cerveau », m’envoie Y. avec la photo d’une nana masquée, gel hydroalcoolique en main. Visite chez Brigitte en fin d’après-midi, nous colorions des mandalas, une activité qui me va parfaitement aujourd’hui.

Lundi 17 août
De retour de chez T. Un bonjour à Brigitte et Pascal en passant avant de rejoindre l’appartement en fin d’après-midi. Chat introuvable. Retrouvé finalement sur une terrasse d’où il ne peut s’extraire… La petite voisine grimpe sur les tuiles pour le récupérer, il chancelle, tout sali de sang. Je l’hydrate avec un gant, le nettoie, il se laisse faire comme un gentil matou qu’il est…

Dimanche 16 août – Mardi 11 août
Semaine de vacances au pays basque, où il n’y a rien d’autre à faire que se promener, rêver, jouer dans les vagues, visiter Biarritz et ses hauteurs, Saint-Jean-de-Luz, Bayonne… Le pont Eiffel… La foule d’estivants, les goélands ! Les sandwiches sur le sable, les sandwiches au sable, aussi. Les rues où se masquer est obligatoire, les marchés locaux, les bérets basques… Un resto sympa, La Cucaracha, où les chipirons sont juste délicieux et ont un goût de trop peu selon Y. Je termine l’écriture de la proposition n° 10 pour l’atelier de François Bon. Orage de grêle le samedi 15 juste en arrivant au resto. Je déguste l’aixoa et le lait caillé de brebis au miel dans une robe absolument trempée.

Lundi 10 août
Préparatifs pour la semaine de vacances à venir. Consignes à la petite voisine pour le chat. Et aller-retour à La Motte pour chercher T.

Texte et photos : Marlen Sauvage

Eden Lake

Photo : ©Justin Heendrickxen-Cloutier – Lac Kempt, Québec, 2019.

Un texte d’atelier de Chrystel Courbassier

Ils pensaient que tout allait bien se passer. Ils avaient planifié ce petit week-end en amoureux de longue date. Ils fêtaient leur première année de couple. Ils avaient choisi de partir pour la Pentecôte et cela tombait bien, la météo prévoyait un temps magnifique pour ce week-end-là. Louis avait acheté une petite tente dépliable en un seul geste et Olivia s’était chargé des achats annexes : nourriture, boissons, réchaud, duvets, tapis de sol… 

Ils pensaient que tout allait bien se passer. Ils se connaissaient depuis quelques mois et envisageaient d’emménager ensemble à la rentrée prochaine. Lui était étudiant en biologie et elle en sociologie. Ils s’étaient rencontrés à une soirée étudiante sur le campus de la faculté de lettres. Ils étaient jeunes et insouciants.

Ils pensaient que tout allait bien se passer. Louis avait choisi le lieu sur une carte, il en avait entendu parler par des amis qui partaient camper là-bas tous les ans. Il y avait un lac au nom prometteur, entouré de prés et de bois. Il fallait rouler deux heures et quart pour atteindre l’endroit. C’est lui qui conduisait, elle n’avait pas encore son permis, elle était en train de le passer. Ils avaient failli manquer le panneau sur la droite mais l’avaient aperçu quand même au dernier moment, dissimulée sous l’herbe grimpante de cette fin de printemps. Eden Lake. Ils avaient prévu d’y passer deux nuits et de rentrer lundi soir. Olivia devait préparer son partiel qui aurait lieu dans quinze jours.

Ils pensaient que tout allait bien se passer. Et pourquoi en aurait-il été autrement d’ailleurs ? Ils avaient garé la voiture sur le bas-côté, marché un peu à travers la forêt avant de découvrir le lac et hésité un moment avant de choisir l’endroit idéal pour s’installer. C’était finalement Olivia qui avait eu le dernier mot, prétextant une vue splendide sur le coucher de soleil au loin derrière les roseaux. Il avait fallu plusieurs allers et retours pour apporter toutes les affaires qui remplissaient le coffre de leur automobile. Le soir approchait, ils avaient dû se hâter pour planter la tente qui leur avait demandé un peu plus qu’un seul geste il faut bien l’avouer. Elle était bleue et verte et sentait le plastique neuf. Ils n’avaient qu’une dizaine de pas à faire en sortant de la tente pour se trouver sur une petite plage de galets, les pieds dans l’eau limpide du lac.

Ils pensaient vraiment que tout allait bien se passer. Louis était allé ramasser du petit bois pour faire un feu et Olivia faisait réchauffer le couscous qu’elle avait acheté en promotion au rayon traiteur du supermarché le plus près de chez elle. Elle avait sorti la vaisselle en plastique et ouvert une bouteille de Bordeaux. Elle en avait pris toute une réserve. Ils avaient de quoi faire la fête tout le week-end. 

Ils pensaient que tout allait bien se passer. Après avoir vidé la casserole et la bouteille de vin rouge, ils s’étaient accordé un petit câlin rapide sur la couverture posée à même le sol avant d’entamer la longue nuit torride dont ils rêvaient tous les deux depuis des semaines…Puis Louis avait lavé les couverts dans une bassine tandis qu’Olivia préparait les duvets pour la nuit. Le ciel se parait de différentes nuances d’orange et de rouge avant d’accueillir la Lune.

Ils pensaient que tout allait bien se passer. Ils ne pouvaient se douter alors qu’ils ne seraient pas les seuls à vouloir se trouver là ce soir. Ils ne pouvaient imaginer non plus qu’ils allaient bientôt entendre, par-dessus les coassements des grenouilles et les craquettements des grillons, les vrombissements des moteurs de plusieurs motos et qu’une bande de jeunes allait décider d’investir le même lieu qu’eux pour finir leur soirée déjà bien arrosée. Une bande de jeunes qui avaient envie de s’amuser, envie de se divertir après toute une journée de frustration et de contraintes. 

Ils n’auraient jamais pensé une seule seconde que ce lieu paradisiaque serait celui d’un calvaire qui ne finirait qu’à l’aube et qu’ils allaient vivre la pire soirée de leur existence, la dernière aussi…

Chrystel Courbassier

Ma proposition d’écriture
Retrouver un moment heureux ou non, et en restituer ce qui aujourd’hui en constitue l’essence. En quoi notre mémoire est-elle suffisamment intacte (mais le sait-on jamais ?) pour venir nous dire quelque chose de notre état du moment ? En quoi le passage du temps modifie-t-il le souvenir de ce qui nous a affecté et révèle-t-il une part de nous inexistante alors ? MS

On dirait qu’on serait en vacances, Monika E.

Photo : Marlen Sauvage

Ce matin, il fait très beau. Déjà 15°. Petit déjeuner tardif dans le jardin. La vieille table en bois remise à neuf par une huile nourrissante brille au soleil. Le fauteuil en plastique vert pâli par les ans est garni d’un coussin orange confortable. Devant moi le plateau, mugs délicats pour le thé Assam noir, pour le café de Colombie doux et acidulé, saveurs et odeurs qui renvoient à l’enfance. Café noir, nu, amer, confiture orange maison, la dernière de l’étagère. Une tranche de panettone moelleux, vive l’Italie !

Au-dessus de ma tête, les fleurs roses de l’arbre jouent avec le bleu du ciel, baldaquin tendre, romantique et printanier qui jette une ombre tremblante sur la table. Une légère brise caresse mes cheveux retenus sous le chapeau de paille. On dirait qu’on serait en vacances. On joue à se reposer, même si l’on n’est guère fatigué.  Entre chaque gorgée de liquide, je lève les yeux, je savoure l’image devant moi. Au sol, tulipes jaunes et violettes, jacinthes bleues, forsythias dorés et photinias aux feuilles rouge carmin, pivoines et rosiers qui préparent le printemps. Plus loin, mes yeux balaient la vallée, la rivière scintillante entre les feuillages naissants, vert tendre, roses ou mauves, les toits argentés par le soleil, le vieux pont rénové aux arches romanes qui amène au village blotti contre la pente du Causse, et l’enfilade des gorges qui entaillent les montagnes caillouteuses aux falaises tourmentées.

Des paysages. De l’espace. Mon rêve de ville est mis entre parenthèses, ce que j’ai devant moi, autour de moi, est un trésor précieux en ces temps de confinement. On ne rêve plus, on prend ce qu’il y a de bon à prendre. Pour garder l’espoir.

Monika Espinasse

Ma proposition d’écriture : Dans l’idée de La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules, de Philippe Delerm et sur ce mode du petit rien qui éclaire la vie, je vous propose d’écrire un plaisir minuscule. En ces temps de confinement, vous avez dû prêter attention à bien des détails du quotidien, que ce soit du côté du corps, des sensations, de la nature, de la vie à deux, des enfants… L’enjeu est d’écrire ces petits moments de plaisir avec légèreté ! MS

Poisson rouge

 

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Une soirée sur la plage de Monsieur Hulot, à Saint-Marc-sur-Mer. Un rocher assailli par les moules minuscules, une pause dans le mariage, entre dix-huit heures et vingt heures, les pieds dans l’eau. J’écoute mes pensées, leur papotage recouvre celui des invités, plus haut sur le front de mer, il roule et bat comme l’océan mais à cette heure-ci pas de batailles, pas de vagues, la marée monte et je l’attends. J’entends la voix d’un professeur à quoi bon aller à la pêche quand on a déjà les poissons dans la main. Elle vient de loin très loin dans le temps. Au bord de la plage de Monsieur Hulot, les algues piègent mes orteils. Je m’étourdis du piqué des mouettes à la pêche de poissons brillants. Ici aucune profondeur marine, aucun poisson d’or. Celui de Paul Klee surgit un bref instant de son tableau bleu outremer. La peau mange le soleil qui tombe en miettes dans le soir naissant, on ne craint pas les coups, à Saint-Marc-sur-Mer un samedi de juin entre dix-huit heures et vingt heures. L’air est doux, la musique lointaine, haché le cliquetis des verres que l’on installe sous le barnum pour l’apéritif à l’Hôtel de la Plage. De temps en temps, le cri d’un enfant, ils courent quelque part sur le sable gris. L’un d’eux fait la roue et porte un habit jaune. Mais aucune partie de tennis, le jour tombe, les vacanciers repartent chez eux. Je voyage dans un temps incertain, dix ans, quinze ans, vingt ans peut-être à Saint-Marc-sur-Mer ce jour de juin. Et tandis que la mer ouvre et ferme ses portes , la nounou cueille un poisson rouge.

 

1 – Yves Rouquette, poète occitan.

 

Image © Marc GuerraDes poissons et des femmes, ≠26

Nous poursuivons notre voyage dans l’univers  Des poissons et des femmes entamé le 4 janvier et pour une année entière : sur une image de Marc Guerra, j’écris un texte et publie le tout chaque vendredi… jour du poisson !

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Le carnet jaune à spirale [Collioure ≠1]

Les lieux de mes envies,
parce que Collioure en était un…

La Medina, à Marrakech. L’Alhambra, à Grenade. Le Taj Mahal, Venise et le pont des soupirs. Istambul. Prague. La Rochelle ! La Halle aux grains, à Toulouse. Le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Le musée Gugghenheim à Bilbao. Le même à New York. Manhattan, Harlem. Tadoussac et ses baleines ? [non, ça c’est déjà vu ! mais la Gaspésie] Madagascar. Le Machu Picchu. Le lac Baïkal. La muraille de Chine. Pompéi. Tibet.

Lu pendant ces petites vacances
Interrogatoires, Dashiel Hammet (ce sont ceux de DH pendant la période du maccarthysme…)
Crimes et mystères en Roussillon, Josianne Cabanas, (emprunté au gîte)
Les trois coups de minuit, Danielle Thiery (Ed. Syros) (en prévision des ateliers polar avec la MPT de Marvejols)

http://www.bleu-de-lectoure.com [pourquoi cette note, je ne sais plus, en tout cas, je viens d’aller sur ce site et je me suis régalée avec la fête du pastel (l’or bleu !) du 30 juin au château de Loubens-Lauragais]

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Le carnet jaune à spirale (Céret surtout ≠2)

A Céret, nous avons découvert Riera i Aragò, que nous avons retrouvé quelques jours plus tard au musée de Collioure, au cours de ces mêmes vacances.

Riera i Aragò
Musée d’art contemporain de Céret
Toutes les formes parlent d’hélices, de sous-marins, de poissons, d’êtres humains, d’arcs, d’objets en marche, de route, d’élan spirituel entre l’air et les vagues, des couleurs de la vie, du jaune au rouge, au bleu turquoise, au bleu du ciel, au bleu de Prusse, au gris, à l’or, au rouge vermillon, le tout gainé de noir ou de blanc.
Toutes les pièces redisent la même obsession, chantée différemment (premier dessin).

Une seule nous laisse notre place pour penser l’absence (deuxième dessin)
Rieira y Arago 1
Elle dit en 3 morceaux ce que taisent les autres qui en disent trop.

La formulation peut sembler paradoxale mais c’était mon impression du moment : que tout était trop figuratif d’une certaine manière, que je n’avais pas de place pour rêver en imaginant autre chose que ce qui m’était donné à voir.

Haïkus par Riera i Aragò
Juste quelques traits de peinture qui affleurent le tissu bis et qui, traversés par la fulgurance du mouvement, ou de l’intention du peintre, livrent l’essentiel de son émotion.

Absence Disparition Oubli Egarement Manque Enfouissement Extinction Anéantissement Eloignement Rupture Evanescence Ephémère Diaphane Pas de côté Engourdissement Faille Présence à soi

Ecrit au plus près de mes émotions de l’époque… sans réfléchir. C’est grave, docteur ?

Rieira y Arago 2

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