C’est à cette distance du village que nous conduisent nos pas, chaque soir pour ainsi dire. A travers les sentiers vignerons, adaptant notre marche aux cailloux du chemin, devisant à bâtons rompus de nos projets, de nos envies, c’est l’image de Vinsobres sur son éperon qui finit par se profiler. Hier nous parlions de généalogie, de ses impasses, mais aussi d’écriture, quand l’impasse fait écrire, justement.
Le panorama du jour, depuis ce terroir de vignobles qui entourent le village de Vinsobres, soit 1800 ha de coteaux, la moitié de la commune ! Vinsobres ou sobre vin, buvez-le sobrement, pouvait-on lire sur les bouteilles de vin il y a… une cinquantaine d’années… au temps où mon père se fournissait à la cave locale. J’apprends en fouinant sur le net que c’auraient été les mots de l’archevêque de Vaison en 1633…
Bâti en hauteur, le village de Vinsobres domine non seulement les vignes, mais un paysage d’oliviers, de cyprès et de cerisiers. En face veille le Ventoux !
A gauche, en bas du village, l’Église de la Nativité, construite entre 1686 et 1710. A droite, en haut du village, le temple du XIIe siècle, qui fut d’abord une église, mis plus tard à la disposition des protestants en 1806. Le recensement de 1838 mentionnait 1100 protestants sur 1500 habitants à Vinsobres !
En descendant par les ruelles, les surprises de façades fleuries, les porches et puis les murs de pierre ronde, une rambarde à contre-plongée sur un à-plat de ciel, l’embrasure d’un fenestrou égayé de flacons de verre, les volets bleus, verts, violets qui rehaussent les façades blondes…